Amély 1 : 30/12 02/01 La Rochelle > Baiona (Espagne)

Amély 1 : 30/12 02/01 La Rochelle > Baiona (Espagne)

JOUR 1 > JOUR 4

ça y est, c'est parti.

Nous sommes le 30 décembre, Damien allume les moteurs. L'avitaillement est chargé, les cuves d'eau sont pleines, les voiles et l'équipement de sécurité sont prêt, on largue les amarres du ponton 1.

Damien est entouré de sa petite tribu, sa femme et ses enfants accompagnent le bateau jusqu'au ponton gazole, c'est amusant de voir les enfants courir dans tous les sens sur le cata ! Je les rejoins là bas en voiture pour ramener la voiture au bout de la digue, en sûreté.

Pendant que Damien et Jérémy font le plein, je ramène les sacs et les affaires persos qu'on n'avait pas encore chargé, ça y est maintenant tout est prêt !

On fait le plein des cuves et des bidons avant le départ

On largue les amarres, et on fait des signes de la main à la famille restée sur le ponton. C'est peut être bête à dire, mais j'aime bien avoir quelqu'un à qui dire au revoir.

Le bateau emprunte le chenal, je vois les tours de Ma Rochelle diminuer. La lumière est magnifique, il y a beaucoup de bateaux sur l'eau, et j'ai un peu la gorge qui se serre. C'est la première fois que je pars en convoyage aussi loin, aussi longtemps, je stresse !

C'est parti pour les selfies réglementaires

Dès le début de la navigation, Damien expose l'organisation : on est trois, donc on a chacun 3h de quart toutes les 6h. Le tableau est affiché, c'est clair, organisé, mais pas immuable, ça me plaît.

Ledit tableau

On n'est pas encore sorti du pertuis que je me sens patraque, fatiguée, avec un mal de crâne... et m****, j'ai un mal de mer assez bizarre sur un catamaran, les mouvements du bateau me rendent naze, un peu stone, j'ai juste envie de dormir et de manger. Du coup je ne me propose pas pour débuter les quarts, c'est Jérémy qui commence à 18h.

Avant que la nuit ne tombe, on hisse la grand voile, et c'est parti, cap au sud ouest !

***

31 décembre

Il est minuit, mon réveil sonne un peu avant pour que je prenne la relève de Damien. Mon état stone est parti grâce aux quelques heures de sommeil, et je suis fraîche et dispo pour veiller ! En plus la nuit est douce, le ciel étoilé est magnifique, et je vois partout autour du bateau les dauphins foncer comme des torpilles, c'est apaisant et un peu magique.

Le vent faiblit alors je rallume les moteurs, on a décidé de faire un minimum de 6 noeuds. L'idée est de tracer vers la pointe de l'Espagne avant que le vent ne forcisse trop du sud.

A 3h, je me fais relayer par Jérémy, et je peux me reposer jusqu'à 9h. A mon réveil quelle n'est pas ma surprise de constater qu'il fait grand beau, chaud, et que j'ai droit à la fin du lever de soleil !

Je fais mes 3h de quart, puis je retourne me coucher... le rythme est plutôt tranquille ! C'est bien moins contraignant quand il n'y a pas de clients à bord !!

Le vent forcit dans l'après midi, on prend 2 ris dans la grand voile (= diminuer la surface de la voile), et malgré ça le pilote ne parvient pas à garder le cap. Damien passe alors un long moment à la barre, j'en profite pour me reposer (pour un 31 décembre, je n'ai même pas envie de boire un coup !), juste après avoir profité du coucher de soleil.

***

1 janvier

Il est 3h, bonne année !!! Les conditions sont top pour attaquer la nouvelle année, le vent souffle suffisamment pour me maintenir éveillée, je m'amuse à regarder les dauphins surfer à nos côtés, et le ciel est encore une fois magnifique.

La journée se passe tranquillement, mais l'après midi le vent forcit sérieusement, et se pose la question de soit piquer au sud pour s'abriter en Espagne, soit continuer face au vent pour se faxer dans la fenêtre météo qui s'annonce.

On continue.

Je profite du calme avant la "tempête" pour cuisiner une quiche, facile à manger

La grand voile ne nous sert plus à rien, alors on l'affale, et c'est poussés par les moteurs qu'on avance péniblement. ça tape, ça couine, ça grince de partout, c'est vraiment super désagréable d'être dans la cabine .. mais bon, pas le choix, ce n'est qu'un mauvais moment à passer.

J'ai quand même du plaisir à être de quart, l'air est vivifiant et c'est plus agréable d'être dehors !

***

2 janvier

Aujourd'hui il fait gris, ça souffle toujours autant, et on se traaaaiiiine tellement.. Sous voile dans le golfe on avançait confortablement à 7/8 noeuds, au moteur face aux vagues et au vent on atteint péniblement 4 noeuds, et chaque vague nous freine... je commence à en avoir assez, et c'est presque avec de l'espoir que je regarde la jauge de carburant diminuer (même si je sais pertinemment qu'on a 10 bidons de 20L en plus, donc ce n'est pas parce que la cuve est vide qu'on va s'arrêter !).

Damien parle de s'arrêter à Vigo, il faut qu'il y ait un concessionnaire Volvo pour faire la révision des 50h des moteurs. Finalement c'est sur le port de Baiona qu'on jette notre dévolu, il est un peu moins loin à atteindre.

21h, on entre enfin dans la ria de Baiona. C'est tellement agréable de sentir l'eau glisser paisiblement sous les coques ! On avance tranquillement dans la nuit, en se guidant avec les lumières des bouées, ça a un côté féérique.

Retour à la civilisation !

Branle bas de combat, on prépare les amarres, les pare battages, les pavillons, et ça y est, nous voilà amarrés. On l'a fait !!

On est tous les trois un peu cassés, on partage ensemble la bouteille de Clairette initialement destinée au nouvel an, pour moi ça a presque plus d'importance : on a traversé le golfe ensemble, on s'est bien entendu, il n'y a pas eu de casse ou de problème, et ça s'annonce bien pour la suite.

Mais où est Amely ?

Malgré la fatigue Jérémy et moi allons nous dégourdir les pattes dans les petites ruelles de Baiona, mais la première bière me casse littéralement, et on rejoint très vite le bateau pour s'écrouler !

Bonne nuit, demain c'est repos, cuisine, visite de la ville et de la citadelle, dessalage du bateau !

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